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Economiser sur les coûts de la rentrée est une préoccupation qui ne concerne pas seulement les dépenses scolaires. Les Français se privent aussi de pratique sportive. Depuis la rentrée, dans la foulée des Jeux olympiques et paralympiques, les discours officiels – ceux des pouvoirs publics et des fédérations sportives – ont beaucoup insisté sur le surplus de demandes d’inscription dans les associations sportives. Mais, au-delà du fait que cet afflux se heurte souvent à un manque de moyens d’accueil, un phénomène a été beaucoup moins mis en avant : l’inflation et la vie chère pesant sur la consommation, certains Français ne peuvent plus payer une inscription en club.
« La crise du pouvoir d’achat constitue un frein pour beaucoup », avance le député Pierrick Courbon (Parti socialiste). « Les licences peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros dans certaines disciplines », rappelait l’élu de la Loire, le 30 octobre, lors de l’examen en commission des affaires culturelles du projet de loi de finances pour 2025, qui acte notamment une baisse des crédits de l’Etat affectés au Pass’Sport, une aide de 50 euros allouée sous condition de revenus ou de certaines aides.
« On ressent nettement que c’est devenu plus compliqué pour certaines familles », témoigne Djouher Hadj-Henni, présidente du Boxing Beats d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Son club a beau avoir gelé son tarif d’adhésion depuis trois ans, plusieurs parents qui y ont inscrit leurs enfants ont demandé à la rentrée de septembre un étalement plus important qu’auparavant, explique-t-elle.
Même constat au club des sports de glace de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), où la pratique du patinage artistique coûte en moyenne 390 euros par an, licence comprise. « Certains parents doivent faire plus d’efforts financiers pour que leurs enfants puissent continuer à pratiquer », raconte son président, Sébastien Télémaque.
« Le sport demeure une activité à laquelle tiennent les Français et qu’ils préservent en période de crise : c’est le poste de consommation qu’on sacrifie en dernier. Mais dans les catégories modestes et les familles monoparentales, on n’y parvient plus », observe Jörg Müller, chargé d’études et de recherche au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).
Un Français sur trois a déjà renoncé à pratiquer un sport faute d’en avoir les moyens relevait, fin avril, un sondage d’Opinionway pour la marque de crédit à la consommation Sofinco (réalisé en ligne en mars auprès de 1 002 personnes). En décembre 2023, le Crédoc mentionnait dans son « Baromètre national des pratiques sportives » que 21 % des non-pratiquants ou pratiquants occasionnels disent ne pas faire de sport car cela « coûte trop cher ».
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